En France, la loi condamne le proxénétisme et le racolage, mais aucune sanction ne vise le client. Une proposition de loi qui doit être votée en décembre 2013 prévoit de changer ce système de répression et de sanctionner les clients. S’ils sont pris en flagrant délit, ils risqueront une peine de 1 500 euros, doublé en cas de récidive. Les clients "délinquants" seraient également contraints de suivre des stages de sensibilisation aux conditions d'exercice de la prostitution. Le texte prévoit également de "protéger" la prostituée en abrogeant le délit de racolage, instauré sous l’ère Sarkozy en 2003.
En Belgique, la prostitution n’est pas une infraction. Les maisons closes sont autorisées. L’organisation d’une activité de prostitution au sein d’un établissement n’a rien d’illégale. Par contre, le Code pénal punit le racolage et le proxénétisme - c’est-à-dire celui qui tire profit de quelque manière que ce soit de la prostitution d’autrui.
Au Royaume-Uni, la prostitution est autorisée mais la loi interdit le racolage et le proxénétisme. En Angleterre et au Pays-de-Galles, une loi punit depuis 2010 tout acte sexuel acheté à des personnes se prostituant "sous la contrainte". En Écosse, la loi est plus dure : le simple fait de "solliciter une personne prostituée dans un lieu public" ou de "rôder dans les rues" dans un but sexuel est considéré comme un acte criminel. Les personnes arrêtées encourent une peine d'amende allant jusqu'à 1500 euros.
En Allemagne, l’exercice de la prostitution est légale et régulé depuis 2002. Les maisons closes sont autorisées. Les prostituées sont donc aux yeux de la loi des travailleuses comme les autres. Elles paient leurs impôts et disposent d’une assurance-chômage et d’une couverture santé.
La Suède est le premier pays européen à avoir criminalisé en 1999 le client. L’exercice de la prostitution n’est pas illégal mais l’achat d’un acte sexuel constitue une infraction. Le client, considéré comme un délinquant, risque une lourde amende, proportionnelle à son salaire. Il encourt également une peine de prison pouvant atteindre un an d’emprisonnement. La prostituée, considérée comme une victime, ne risque rien pénalement.
La Norvège a mis en place en 2009 une législation similaire à son voisin suédois. L'achat de services sexuels est pénalisé et les clients encourent jusqu'à six mois de prison et une amende. Dans des cas "plus graves", comme le viol, la peine atteint un an de prison, voire plus s'il s'agit d'un(e) mineur(e). Mais la loi va plus loin qu'en Suède, puisque même les Norvégiens se payant les services d'une prostituée à l'étranger sont concernés par la loi.
En Grèce, la prostitution est légale et se pratique dans un cadre réglementé. Les maisons closes doivent être contrôlées et répertoriées. Toutefois, avec la crise économique, la situation des prostituées s’est largement précarisée. Elles sont de plus en plus nombreuses en provenance d’Europe de l’Est à souffrir des réseaux mafieux et clandestins.
En Italie, la prostitution n’est pas illégale, mais la loi interdit cependant la prostitution organisée ou le proxénétisme. En 2008, le gouvernement a approuvé une proposition de loi pour interdire la prostitution dans les rues. Le texte, qui n’a jamais été voté, propose de sanctionner "toute personne exerçant la prostitution ou [ceux] en profitant dans des lieux publics". Les proxénètes arrêtés pour avoir mis dans la rue des prostituées mineures risquent des peines encore plus lourdes allant de 6 à 12 ans de prison, et une amende comprise entre 15 000 et 150 000 euros.
En Espagne, la loi est assez floue. La prostitution n’est pas interdite mais n’est pas vraiment non plus réglementée. Elle est licite et autorisée dans les maisons closes depuis 2002, mais elle est interdite dans la rue. Il est donc extrêmement difficile de veiller à ce que les prostituées ne soient pas exploitées par les propriétaires d’établissements. Dans un article publié en 2009, "Courrier international" explique : "Comme la prostitution n’est pas interdite, on ne peut harceler en permanence les [propriétaires de] clubs de charme. Et, comme elle n’est pas non plus réglementée, on ne peut pas non plus vérifier qu’on y respecte le droit du travail".
Au Portugal, comme en Espagne, la réglementation de la prostitution n’est pas claire. Il n’y a ni interdiction ni règle précise. Si la prostitution n’est plus criminalisée depuis 1983, elle n’a pas permis l’épanouissement des travailleurs du sexe puisque ces derniers ne sont protégés par aucune loi. Le Code pénal punit en revanche plusieurs crimes liés à cette activité : le trafic d’êtres humains, le proxénétisme et la prostitution infantile.